Solomon Burke: le Roi de la Soul est décédé

Le King a quitté son trône. Solomon Burke, qui devait se produire mardi dans un club d’Amsterdam, est mort à son arrivée aux Pays-Bas. Le légendaire producteur d’Atlantic Records, Jerry Wexler, le qualifiait de «meilleur chanteur soul de tous les temps».

Dernier vol. Le chanteur américain Solomon Burke, l’une des figures majeures de la Soul, s’est éteint dimanche matin à l’aéroport Schiphol d’Amsterdam, en Hollande. L’artiste avait 70 ans.

Sa famille a annoncé qu’il était décédé de causes naturelles. «Son amour, sa vie et sa musique continueront toujours à vivre en nous», souligne un communiqué en faisant part du «grand chagrin» de ses proches. Solomon Burke, qui se déplaçait en fauteuil roulant, voyageait avec son manager et sa fille. «Candy Burke a été témoin de la mort de son père», a rapporté l’organisateur du concert néerlandais.

En provenance de Los Angeles, Le chantre du rhythm’n blues devait se produire à guichets fermés mardi au Paradiso, un lieu de culte transformé en salle de spectacle, avec De Dijk, un groupe batave.

Dès sa naissance, «Dieu et le gospel ont été les locomotives» de cet homme et de sa musique, selon son site web. Né le 21 mars 1940 à l’étage d’une église de Philadelphie, Burke avait prononcé son premier sermon à 7 ans. Il avait aussi dirigé une entreprise de pompes funèbres avant de sortir en 1956, son premier album, Christmas Present From Heaven, qui s’était vendu à un million d’exemplaires, sous le label indépendant Appollo.

Influencé par Nat King Cole, Ray Charles et John Lee Hooker, le style de Solomon empruntait largement au gospel et se teintait parfois de country tandis que sa voix juvénile et ses prestations scéniques rappelaient celles de

, «mais le titre de Parrain de la Soul, je le laisse», s’était exclamé l’évêque swing au Nice Jazz Festival en 2001.

Géant à la voix puissante, cet homme à la silhouette massive était un showman charismatique aux tenues spectaculaires. De corpulence impressionnante, Solomon Burke se présentait au public depuis une dizaine d’années assis sur un trône, un sceptre en guise de béquille.

Si sa popularité n’a jamais égalé celle de certains de contemporains comme Marvin Gaye, Isac Hayes et Barry White, Burke jouissait d’une renommée internationale et comptait de fervents admirateurs parmi lesquels Jerry Lee Lewis, Aretha Franklin, Van Morrison, Bruce Springfield et

.

Deux de ses chansons les plus connues ont touché un public large lorsque le cinéma s’en est emparées. Everybody Needs Somebody to Love, qu’il avait écrite en 1964, a été reprise dans The Blues Brothers, film avec Dan Aykroyd et John Belushi.

Solomon Burke

Et Cry to Me a été l’écrin musical d’une des scènes les plus mémorables du film Dirty Dancing avec

et Jennifer Grey.

Son intronisation au Rock and Roll Hall of Fame en 2001, (la même année que Michael Jackson, Queen et Paul Simon), et sa distinction aux Grammy Awards ont suscité un intérêt renouvelé et ont été l’occasion d’une tournée avec les Rolling Stones.

Au cours de sa vie, Solomon Burke resta étroitement lié à la religion en tant que pasteur. En 2000, conjuguant showbiz et foi, il joua pour feu le pape Jean Paul II au Vatican. Il était le patriarche d’une famille de 21 enfants, 90 petits-enfants et 19 arrière-petits-enfants.

Bye-bye, Blues Brother…

Lundi 11 octobre 2010

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