Silvio Berlusconi étouffé par l’affection

A Milan, un déséquilibré a lancé une statuette au visage de . Défiguré, le président du Conseil a dû être hospitalisé. Depuis, le play-boy fait l’objet de toutes les attentions.

La scène d’horreur s’est déroulée dimanche, derrière la place de la Cathédrale, à Milan. Assailli par un projectile, le Cavaliere est tombeau sol. Le septuagénaire a la face tuméfiée, le nez fracturé et deux incisives brisées. Si son sex-appeal en a pris un coup, sa cote de popularité remonte en flèche.

Certes, à l’hôpital, la souffrance de Silvio Berlusconi se mue en torture. La douleur s’est «accentuée » avec le réveil d’un ancien problème de cou, a expliqué son porte-parole. Mais le président du Conseil est cajolé de tous les côtés. Couvé comme un coq en pâte, choyé par ses homologues et même par son assaillant, le Caïman, 73 ans, semble suscité la passion. Il a reçu une lettre d’excuses de son agresseur et de nombreuses preuves de soutien de personnalités internationales.

Les forces de l’ordre viennent aussi d’interpeller un minot turinois (lui aussi soigné pour troubles mentaux) qui voulait rendre visite à son idole et avait réussi à atteindre l’étage où se trouve la chambre de Berlusconi. Un responsable de la police antiterroriste milanaise a précisé que l’homme, un partisan de 26 ans, «souhaitait simplement être au chevet du chef du gouvernement».

?Calinothérapie. Silvio, qui a dû renoncer à se rendre au sommet de Copenhague sur le climat, croule sous les témoignages d’amitié des grands de ce monde. Le Premier ministre russe

et le président français

ont été les premiers à l’appeler, avant les messages de réconfort du Britannique Gordon Brown, de la chancelière allemande Angela Merkel et de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. ??Sa Sainteté le pape Benoît XVI a également adressé un télégramme et présenté ses «voeux de prompt rétablissement». Même le messie des Etat-Unis, Barack Obama, s’est fendu d’un coup de fil bienveillant.

Ce n’est pas la première fois que Son Eminence est désarçonnée. Il y a plusieurs années à Rome, un jeune éphèbe lui avait jeté le trépied d’un appareil photo, lui ouvrant le cuir chevelu à la base du crâne. Mais cet attentat intervient alors que Silvio Berlusconi est confronté à la polémique. Le 5 décembre dernier, plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Rome pour réclamer sa démission. Ils ont notamment reproché au dirigeant de cultiver le conflit d’intérêts entre ses responsabilités politiques nationales et ses activités privées de milliardaire.

?Cependant, cette atteinte à l’intégrité physique du chef transalpin apporte de l’eau à son moulin.? Rattrapé par la justice, empêtré depuis plusieurs mois dans des scandales, , notamment un divorce et une relation intime présumée avec une mineure et des prostituées, «Papounet» a toujours témoigné avec grandiloquence de la tyrannie qu’il subit. Dépouillé de son immunité, notre cœur de Casanova porteur de pacemaker crie au massacre. Il s’est déclaré début octobre «l’homme le plus persécuté du monde». «Je suis le Jésus-Christ de la politique», confiait-il un jour. Le voilà lapidé sur la place publique.

?Evidemment, les stigmates seront douloureux pour le Latin lover amateur de starlettes. Chevelure de jais, bronzage aux UV, lentilles colorées, Silvio a toujours asséné aux diplomates les priorités de la représentativité à l’italienne: pas de moustaches, jamais de mains moites, du fond de teint si besoin, et une haleine toujours fraîche!?Obsédé par l’esthétique, notre séducteur passe des heures au sauna à se faire masser et trimballe toujours avec lui quantité de crèmes et d’onguent. Habitué des liftings, des transplantations de cheveux et des régimes drastiques, le leader charismatique va devoir composer avec la chirurgie réparatrice, porter un râtelier et afficher un sourire 100% fabriqué!

Justine Boivin

Mercredi 16 décembre 2009

Click Here: Cardiff Blues Store