Charlie Hebdo et Patrick Pelloux c’est fini. L’urgentiste a choisi de tourner la page, de passer à autre chose. Il publie aujourd’hui un livre pour dire au revoir à la rédaction satirique mais également à ses amis, disparus le 7 janvier dernier.
Rester ou partir? Patrick Pelloux a un temps choisi la première option. Aujourd’hui, il opte pour la seconde. L’urgentiste attitré de Charlie Hebdo quitte la rédaction qu’il a si longtemps servie sans pour autant claquer la porte. « Je n’arrive plus à écrire ma chronique sur l’hôpital, confie-t-il au Parisien. Charb n’est plus là, ça n’a plus de sens. Ceux qui restent ont beaucoup de courage. Charlie Hebdo doit continuer à exister, c’est un symbole mondial de liberté. »
Difficile de quitter pareille rédaction après autant d’années. Patrick Pelloux a donc choisi d’écrire un livre dans lequel il regroupe ses chroniques urgentistes. Cela fait partie d’un « long travail de reconstruction personnelle », assure-t-il. L’œuvre se nomme Toujours là, toujours prêt (éditions du Cherche-Midi). Une référence à la devise des Marines américains. Il faut dire que Patrick Pelloux a vu ses souvenirs du 7 janvier lui revenir à l’esprit lors de l’attaque du Thalys, en août dernier. « Le courage incroyable des militaires américains et des passagers m’a redonné espoir », explique-t-il aujourd’hui.
L’urgentiste a souhaité réserver un chapitre de son livre aux camarades tombés sous les balles des frères Kouachi. Ce 7 janvier, il a dû dire adieu à beaucoup de monde. Parmi les victimes, les dessinateurs historiques de la rédaction: Charb, Cabu, Honoré, Tignous et Wolinski. “Quand je suis rentré dans cette pièce, se souvient Pelloux, c’était épouvantable… On a porté secours à tout le monde. A ce moment là je me suis dit, ‘il faut prévenir le chef des armées’. Donc j’ai joint le secrétariat de l’Elysée. Le président a rappelé en demandant ‘Qu’est ce qui se passe?’, puis il a dit ‘Je viens’. Certains disent qu’il n’aurait pas dû venir. Moi, je pense qu’il fallait que la France montre qu’elle était là et qu’elle se tenait debout”.
« J’ai trouvé Hollande parfait pendant la gestion des attentats, renchérit Pelloux. Il a pris les bonnes décisions, il ne fallait pas prendre les terroristes vivants. Je crois vraiment que l’histoire lui donnera raison quant aux décisions qui ont été prises dans la lutte contre le terrorisme, et plus encore contre Al-Qaïda et Daech. Nous sommes véritablement en guerre. Une guerre très forte, très présente. Il faut voir comment les soldats de la coalition, les soldats français se battent sur le terrain. Il ne faut pas oublier ça! ».
“Toujours à, toujours prêt” de Patrick Pelloux. Editions du Cherche-Midi, 17,80€
Crédits photos : EREZ LICHTFELD/SIPA