Le chanteur français Jean Ferrat est décédé samedi à l’âge de 79 ans. S’il était un « homme de gauche», «proche du Parti communiste», c’est la classe politique toute entière qui lui rend hommage.
Amoureux des mots, fidèle à ses idées contestataires et ami du poète Louis Aragon, Jean Ferrat fut l’interprète d’oeuvres devenues des classiques de la chanson française comme Ma Môme, Nuit et Brouillard, Potemkine, Aimer à Perdre la Raisonet C’est Beau la Vie… Hommes et femmes politiques, élus de gauche comme de droite, honorent la mémoire du chanteur populaire.
– Le président de la République
:«Avec Jean Ferrat, c’est un grand nom de la chanson française qui disparaît. Chacun a en mémoire les mélodies inoubliables et les textes exigeants de ses chansons, qui continueront encore longtemps, par leur générosité, leur humanisme et leur poésie à transporter les âmes et les coeurs, à accompagner aussi les joies et les peines du quotidien. Avec lui, c’est aussi une conception intransigeante de la chanson française qui s’éteint. Farouchement attaché à sa liberté et à son indépendance, il a toute sa vie pensé et vécu son art comme un artisanat, privilégiant constamment l’authenticité et l’excellence à la facilité consumériste des standards commerciaux».
– Le Premier ministre
:«La voix chaude, tendre et persuasive de l’auteur de ‘La Montagne’ s’est tue. Sa mort est un deuil pour la chanson française et tous les artistes français, dont il était le maître incontesté. Jean Ferrat alliait à son immense talent, un engagement militant auquel il n’a jamais failli. Cette conviction fait partie de son personnage. Chanteur populaire, engagé, toujours poète, ami d’Aragon, il a vécu par et pour la culture française. Son oeuvre est désormais un classique que les Français n’oublieront pas».
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, Première secrétaire du Parti socialiste:«Cet artiste passionné incarnait la difficile synthèse entre la révolte et l’idéal. Il était profondément engagé et aura tenté, sans jamais se lasser, de lutter contre toutes les formes de servitude (…) Il restera comme un militant infatigable de la justice sociale, qui n’a jamais renoncé à porter les valeurs de la gauche et à mener des combats émancipateurs (…) Chacune de ses chansons était un hymne à la résistance. Elles resteront longtemps dans nos mémoires».
– Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand:«Avec Jean Ferrat, la France perd un artiste engagé à la voix si reconnaissable. Jean Ferrat laisse le souvenir d’un chanteur indépendant et humaniste tant par l’importance de l’oeuvre qu’il nous laisse que par ses prises de positions dans le débat social. ‘Nuit et Brouillard’, ‘Potemkine’, ‘Camarade’, ‘Ma Môme’ ou encore ‘La Montagne’, c’était cela Ferrat, ce mélange d’engagement politique, de fraternité et d’amour. (…) Il a été l’ami des poètes et un serviteur remarquable de cet art, qu’il est parvenu à l’instar de Léo Ferré, à rendre universel».
– Robert Hue, sénateur communiste et ancien numéro un du PCF:«Je suis bouleversé et j’ai encore du mal à me faire à cette disparition brutale, Jean était mon ami… Chacun sait bien qu’il était un immense artiste, un poète, un humaniste, il a mis en musique Aragon mais il a lui-même chanté la France comme personne, la vie des petites gens», a ajouté l’ancien candidat communiste aux élections présidentielles de 1995 et 2002. Robert Hue a rappelé qu’il avait eu l’«immense honneur» d’accueillir Jean Ferrat sur la liste qu’il conduisait pour les élections européennes de 1999. «C’est la seule fois qu’il avait figuré dans une élection nationale», a-t-il dit à propos de ce compagnon de route des communistes qui n’avait jamais été membre du parti.
– Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste:«Pour moi, comme pour des millions de Français, quelque chose de nous s’en va avec lui. Tant de personnes lui sont redevables de tant de souvenirs intimes ou collectifs. C’était un compagnon, mais un compagnon qui restait très libre, qui avait un esprit critique, qui était très exigeant par rapport à ses compagnons communistes. C’est pour cela aussi que nous l’admirions tant, que nous avions tant d’amitié, de tendresse pour lui».
– Olivier Besancenot, porte-parole du NPA (Nouveau parti anticapitaliste):«Je salue la disparition d’un grand homme, d’un poète qui chantait l’amour comme la révolution, un militant résistant à l’air du temps. Je lui avait dis à quel point, au début des années 90, son album ‘La Jungle et le Zoo’ avait compté dans mon parcours militants. De nombreux militants anticapitalistes perdent en plus du poète un camarade».
– Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP):salue «ce grand poète, qui a été membre du comité d’honneur du MRAP, militant infatigable contre toutes les formes de racisme et pour les droits de l’Homme. Aujourd’hui, à l’heure où la parole raciste se libère jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, la voix de Jean Ferrat continuera de raisonner pour interpeller les consciences».
– Julien Lauprêtre, président du Secours populaire français:«Jean Ferrat était synonyme de générosité, d’homme passionné par les causes humanitaires. Dans toutes les occasions qui s’offraient à lui, il témoignait, plaidait pour la solidarité. Merci Jean pour ton parcours, ton engagement sans faille, les précieux coups de main que tu nous as apportés pour la solidarité populaire».
Dimanche 14 mars 2010
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