Les Français prennent encore trop de médicaments contre l'anxiété

Les Français prennent encore trop de médicaments contre l’anxiété ou l’insomnie en France, en dépit d’une baisse, "modérée" de la consommation observée ces trois dernières années, selon l’Agence du médicament ANSM.

Les benzodiazépines peuvent provoquer des somnolences ou encore de chutes chez les personnes âgées.

Consommation à la baisse de 5,7 % en 3 ansAu total, 117 millions de boîtes de

benzodiazépines, une famille de médicaments prescrits contre l’

anxiété ou comme somnifères, ont été vendues en 2015 en ville et à l’hôpital (contre 131 millions en 2012), selon un rapport publié mercredi sur la consommation de ces médicaments, “la plus basse” observée depuis 2000.La proportion d’utilisateurs de cette famille de médicaments est en baisse de 5,7 % en 2015 par rapport à 2012.Une diminution modeste de consommationUne décroissance continue semble amorcée depuis 2012, mais “cette diminution reste modeste et le nombre de français consommant des benzodiazépines est encore trop élevé, en particulier dans la population âgée“.Femmes et personnes âgées en têteEn tête, les femmes qui en consomment le plus, quel que soit l’âge. Cette fréquence augmente avec l’âge et culmine chez celles qui ont plus de 80 ans.Une vingtaine de benzodiazépines et molécules apparentées sont commercialisées en France.Les plus utilisées sont le

Xanax®, le

Stilnox® et le

Lexomil® (et leurs génériques).La France, 2ème consommateur en EuropeLa France se situe derrière l’Espagne au 2e rang de la consommation des benzodiazépines en Europe, relève l’agence sanitaire. Les pays les moins consommateurs étant l’Allemagne et le Royaume-Uni.De nombreux risquesOr ces médicaments peuvent exposer à des risques d’ordre neurologique (

somnolence,

comas,

convulsions, voire plus rarement

amnésie) et psychiatrique (

confusion mentale), ainsi qu’à des risques d’abus, de dépendance et de sevrage. Ils peuvent favoriser les chutes chez les sujets âgés.Ils accroissent également le risque d’accidents de la route et sont désormais tous classés au “niveau 3” (pictogramme rouge), incompatibles avec la conduite automobile.Ce sont d’autre part, les substances les plus impliquées dans la “soumission chimique” (administrées à l’insu de la victime à des fins criminelles ou de délits tels des vols).En 2015, 13,4 % des Français en ont consomméPrès de 13,4 % de la population française a consommé une benzodiazépine en 2015 au moins une fois, principalement contre l’anxiété. Plus précisément: environ 6,5 millions ont consommé une benzodiazépine contre l’anxiété et environ 3,5 millions ont consommé une benzodiazépine pour dormir (“hypnotique”). S’y ajoutent 106 000 personnes ayant pris une benzodiazépine indiquée pour l’

épilepsie.En 2015, 64,6 millions de boîtes d’anxiolytiques (64,9 en 2010) ont été vendues en ville et 46,1 millions de somnifères (contre 48,2 en 2010).Les médecins généralistes, principaux prescripteursLes traitements ont été initiés par un médecin généraliste dans 82 % des cas.La consommation du

clonazépam (

Rivotril®), un anti-épileptique dont la prescription est devenue plus strictement encadrée, a baissé de 84 % en 5 ans.Une note d’optimisme de l’AnsmCependant, optimiste, l’ANSM précise que “En conclusion, si le niveau de consommation en France de benzodiazépines reste à un niveau élevé, les résultats de cet état des lieux sont encourageants. Il est donc nécessaire de poursuivre les efforts, en lien avec les professionnels de santé, et en améliorant l’information des patients et du grand public“.