Les dépenses de santé continuent d’augmenter

Les dépenses de santé en France ne cessent pas de grimper, qu’il s’agisse de façon globale ou par pathologie, selon la cartographie médicalisée réalisée par l’Assurance Maladie pour l’année 2015. L’essentiel sur les résultats de cette analyse présentée aujourd’hui.

Les dépenses de santé en France ne cessent pas de grimper, qu’il s’agisse de façon globale ou par pathologie.

Cette cartographie médicalisée des dépenses de santé réalisée par la CNAMTS (Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés) analyse les soins qui ont été consommés par les 57 millions de bénéficiaires du régime général, afin de savoir quels sont les maladies, les traitements ou les soins les plus fréquents ainsi que leurs coûts.Principaux résultats pour 2015Selon le rapport, en 2015, parmi les 57 millions de bénéficiaires, 20 millions de personnes (35% de la population), ce recours aux soins témoigne de l’existence d’une pathologie spécifique, fréquemment chronique, ou de la prise d’un traitement médicamenteux spécifique au long cours (plus de trois délivrances dans l’année).  Pour le reste de la population, 31 millions d’assurés – soit plus d’un assuré sur deux-, la consommation de soins relève de soins courants –  en dehors de tout contexte de pathologie ou traitement spécifique identifiable.Mais “en prenant en compte les maternités, les hospitalisations ponctuelles et certains traitements antalgiques ou anti-inflammatoires chroniques, ce sont 26 millions de personnes (45%) qui recourent de façon significative au système de soins“.Une fréquence de pathologies qui varie selon l’âgeLa fréquence des pathologies varie fortement selon l’âge et, dans une moindre mesure, le sexe. Ainsi, le

diabète (+5 points entre 55-64 ans) ou les

maladies cardioneurovasculaires (+9 points entre 55-64 ans) touchent plus précocement les hommes que les femmes. “Les femmes, quant à elles, recourent plus tôt et plus souvent aux traitements psychotropes (+ 6,7 points entre 55-64 ans). Plus que le sexe, c’est l’âge qui impacte le plus significativement la survenue des pathologies et le recours aux traitements” précise le rapport..Comparaison avec les années précédentesGlobalement, comparativement à la période des 4 années précédentes, deux phénomènes principaux expliquent la croissance des dépenses par pathologie : le premier est l’augmentation des effectifs de la population prise en charge, le second est l’augmentation du coût moyen de prise en charge. Ces phénomènes jouant de manière différenciée en fonction des pathologies, on retrouve des évolutions variables d’une pathologie à l’autre.Ainsi, le nombre de personnes souffrant d’une

maladie coronaire chronique a augmenté en France entre 2012 et 2015 (+2,5%) alors que la dépense annuelle moyenne par patient traité a baissé pendant cette même période de 2,7%. Cette baisse s’explique par une diminution des dépenses de médicaments liée à une baisse de prix de certains médicaments, comme les

antiagrégants plaquettaires et une diminution des dépenses d’hospitalisations, concomitante à une hausse des soins infirmiers en ville, témoin possible d’un transfert de la prise en charge vers des soins en ambulatoire moins coûteux.”Inversement, dans le traitement du

cancer du sein actif, on observe une hausse de la dépense moyenne de soins associée à la prise en charge des patientes, qui est passée de 11 288 euros par patiente par an en 2012 à 12 035 euros en 2015, tirée par le recours croissant à des médicaments nouveaux“.Les perspectives pour les 5 années à venirAu global, précise le rapport, “les projections font état d’une croissance du nombre de personnes concernées pour la plupart des pathologies dans les cinq ans à venir même si cette progression va connaître un ralentissement, du fait notamment d’une évolution démographique plus modérée ; ainsi, le nombre de patients atteints de maladies cardioneurovasculaires devrait pogresser de 2,7% entre 2016 et 2020 contre 3,3% entre 2013 et 2015“.Par ailleurs, les évolutions des effectifs varient d’un groupe de population à l’autre selon les pathologies et les traitements. Le nombre de personnes prenant des traitements psychotropes ou des traitements du risque cardiovasculaire va reculer respectivement de 8% et de 6%. Inversement, dans le cas du diabète, on verrait le nombre de personnes concernées par cette pathologie augmenter de 12%, soit plus de 450 000 patients supplémentaires faisant passer les effectifs à plus de 4 millions en 2020, justifiant ainsi les actions conduites en termes de prévention et de maîtrise médicalisée.D’ici à 2020, 580 000 personnes supplémentaires auront au moins une pathologie, un traitement au long cours, une maternité ou une hospitalisation ponctuelle.Des projections à prendre avec prudenceNéanmoins, le rapport précise que “les projections restent toutefois à prendre avec prudence ; en effet, si elles s’appuient sur les tendances d’évolution démographique modélisées par l’Insee, elles projettent pour les années à venir les tendances épidémiologiques observées aujourd’hui maintenues constantes“.