La Chambre des mines du Mali a lancé en février 2019 des études de préfaisabilité sur un projet de voies ferrées reliant Kidal (nord du Mali) à Conakry (Guinée), Dakar (Sénégal) et San Pedro (Côte d’Ivoire). Le futur réseau s’étendrait sur 4 740 km dont 3 240 au Mali, pour un coût estimé à plus de 14 milliards de dollars (12 milliards d’euros). La rentabilité économique serait basée sur l’acheminement des matières premières du nord du Mali vers les différents ports du Golfe de Guinée.Le projet est encore essentiellement sur le papier, mais des études ont été commandées début 2019 à un bureau spécialisé, le Cira (Conseil en ingénierie et en recherche appliquée).Acheminer les matières premières du Nord-Mali“Depuis trois ans, nous travaillons à désenclaver notre pays, qui regorge de matières premières comme l’aluminium, le fer ou l’uranium”, assure Abdoulaye Pona, président de la Chambre des mines du Mali. “Ces voies ferrées permettraient d’exploiter de nouvelles mines et d’acheminer leur production vers les trois ports, mais aussi de transporter des marchandises et des passagers à 120 km/h.”La convention porte sur quatre axes. Le premier irait de Koulikoro à Dakar et desservirait Bamako, Kayes et Diboli. Le second partirait de Bamako et descendrait vers le port de San Pedro, via Bougouni, Kadiolo, Odienné et Man. “Ce projet est déjà soutenu par l’Uemoa” (Union économique et monétaire ouest-africaine), rappelle Abdoulaye Pona. Le troisième relierait Bamako à Conakry, via Bougouni et Kankan. Le quatrième irait de Bamako à Kidal, via Ségou, Djenné, Mopti, Tombouctou et Gao.Afin de ne pas dépendre d’un seul pays et de diversifier les ports qui exporteront les minerais, Abdoulaye Pona n’entend sacrifier aucun des quatre projets et ce, malgré leur prix. “Nous cherchons des partenaires privés pour réaliser ces infrastructures, dont le coût est estimé à 14 milliards de dollars. Le retour sur investissement devrait être effectif en une vingtaine d’années.”Désenclaver le port de DakarLa Banque mondiale et l’Agence française de développement (AFD) sont disposées à financer la réhabilitation de la ligne Dakar-Bamako. Pour le gouvernement sénégalais, il s’agit d’un impératif afin de tirer pleinement profit de la montée en gamme du Port autonome de Dakar, pour le positionner comme “un hub régional pour l’Afrique de l’Ouest”.L’Etat malien avait débloqué 5 milliards de francs CFA en 2017 pour relancer les “trains voyageurs” supprimés un an plus tôt au profit des trains de marchandises. Cette somme a permis notamment d’acheter de nouvelles locomotives. Financements internationauxLes deux Etats actionnaires, le Mali et le Sénégal, sont aujourd’hui appelés à remettre la main à la poche pour financer un plan d’urgence de 20 milliards de FCFA (40 millions d’euros). Cette somme est nécessaire pour permettre un redémarage de la ligne. Une solution de dépannage en attendant la réhabilitation des lignes prévues, pour un coût estimé à près d’un milliard de dollars.Plusieurs annonces ont été faites par le groupe du milliardaire nigérian Aliko Dangote ou des investisseurs chinois, intéressés par le projet. La Banque mondiale a réalisé plusieurs études de faisabilité mais rien n’a encore été bouclé. Si les financements sont un jour possibles, l’instablité au nord du Mali et dans toute la région reste un obstacle majeur au développement de ces projets.Click Here: geelong cats guernsey 2019