L’addiction numérique, un mal croissant chez les jeunes

Etes-vous facilement distrait par votre smartphone ? Vous est-il difficile de vous en séparer? Etes-vous constamment en train de le consulter sans raison particulière? Il y a des risques que vous soyez accro et même que vous ayez besoin de l’aide d’un psychologue.

De plus en plus de jeunes seraient dépendants à leur “téléphone intelligent“.

A Singapour, comme dans un nombre grandissant de pays, des psychiatres militent pour que l’addiction aux smartphones soit reconnue comme un trouble psychologique. Avec la Corée du Sud, la Chine et Taïwan, la cité-Etat est l’un des pays d’Asie les plus concernés par ce phénomène.L’addiction au  smartphone, un trouble psy ?
Singapour et Hong Kong détiennent d’ailleurs le record régional du plus grand nombre d’utilisateurs de smartphones par habitant, selon un rapport publié l’an dernier par le cabinet d’étude Nielsen.
87% des 5,4 millions de Singapouriens sont ainsi munis d’un téléphone multifonctions, contre 65% aux Etats-Unis. Ils passent en moyenne 38 minutes par session sur Facebook, soit presque deux fois plus que les Américains, selon la société Experian.
En France, les dernières études menées établissent à 40 % le pourcentage de Français qui utilisent l’internet mobile, c’est-à-dire depuis leurs smartphones et tablettes*. Chez les jeunes de 15 à 29 ans, ce taux grimpe à 79 % ! Néanmoins, rien de comparable avec ce qui peut se passer dans les pays asiatiques. Il n’est pas rare d’y croiser des groupes de jeunes plus occupés à naviguer qu’à se parler…Et d’après Adrien Wang, psychiatre au centre médical de Gleneagles, l’addiction à l’internet devrait être classée dans les troubles mentaux. “Les patients viennent pour des troubles liés au

stress et à l’

anxiété, mais je me rends compte que leur mécanisme de survie est de se connecter en ligne et d’aller naviguer sur les réseaux sociaux“, explique Adrien Wang, psychiatre au centre médical de Gleneagles.Sans internet à la maison, il erre à la recherche d’une connexion
Le médecin évoque le cas d’un étudiant de 18 ans dont les symptômes étaient extrêmes. “Il n’était pas rasé, maigre, les cheveux longs, ne s’était pas douché depuis plusieurs jours. Il avait l’air d’un sans-abri“, dans un des pays au niveau de vie parmi les plus élevés du monde“, explique M. Wang à l’AFP.
L’adolescent en est même venu aux mains avec son père lorsque celui-ci a voulu lui confisquer son ordinateur portable. Et quand le père a coupé l’accès internet de la maison, son fils a erré dans le quartier pour tenter de capter les connexions sans fil des voisins.
Finalement il a dû se faire hospitaliser, a été mis sous

antidépresseurs et suivi une psychothérapie avant d’aller mieux.
Tan Hwee Sim, psychiatre à la clinique Rezilienz Mind de Singapour, a vu les symptômes de ses jeunes patients évoluer au fil des années.Alors qu’autrefois elle traitait des sujets presque essentiellement dépendants aux jeux vidéos, elle accueille désormais en consultation des jeunes tout aussi accros aux réseaux sociaux et aux vidéos en ligne.Les ravages du text-neck“L’addiction numérique comme maladie n’est même pas mentionnée dans nos manuels psychiatriques les plus récents, c’est uniquement signalé dans l’annexe comme un trouble nécessitant des recherches plus approfondies“, déplore-t-elle. Sur le plan physique, de plus en plus de gens sont atteints de “

text-neck“ et de  l’“iNeck“, qui désignent par exemple des douleurs à la nuque dues à une mauvaise position lors de l’utilisation de terminaux mobiles, indique Tan Kian Hian du Singapore General Hospital. En Asie, plusieurs pays ont déjà ouvert des centres de traitement pour les jeunes “addicts“ à l’internet, notamment en Corée du Sud, en Chine et à Taïwan.Les symptômes de l’addiction numériqueTrisha Lin, professeur assistante en communication à l’Université technologique de Nayang, met en garde contre une utilisation à un âge précoce des nouvelles technologies, qui décuple le risque de développer une dépendance, de s’isoler et de “décrocher“ à l’école.
Les symptômes de l’addiction : l’incapacité à s’empêcher de surfer, l’anxiété lorsqu’on n’a pas son smartphone sur soi, la perte d’efficacité au travail ou dans les études, et le besoin de toujours vérifier son téléphone. Les parents doivent impérativement s’abstenir de mettre un smartphone ou une tablette dans les mains de leurs jeunes enfants pour les occuper ou les faire taire, prévient-elle.
C’est comme la télévision avec la baby-sitter, en pire, parce que si la télévision était seulement à la maison, maintenant vous avez des écrans avec vous partout“ poursuit-elle.
AFP-Relaxnews*

L’internet de plus en plus prisé, l’internaute de plus en plus mobile, étude Insee, juin 2013Click Here: Cheap Chiefs Rugby Jersey 2019