La prise de poids entre 2 grossesses peut augmenter le risque de décès du bébé

Une prise de poids même modérée entre une première et une deuxième grossesse augmenterait le risque pour une femme d’avoir un bébé mort-né ou décédant au cours de sa première année, selon une étude suédoise.

Une étude suédoise révèle que les femmes qui prennent plus de 11 kilos entre la première et la deuxième grossesse ont un risque accru de 55 % d'avoir un bébé mort-né.

Prendre plus de 11 kg entre 2 grossesses augmente le risque de 55 %L’étude, publiée dans la revue médicale britannique The Lancet, a été réalisée sur plus de 40 000 femmes suédoises qui avaient donné naissance à leur premier et à leur deuxième enfants entre 1992 et 2012.Les chercheurs ont mesuré la

prise de poids entre les deux grossesses et découvert que les femmes qui avaient pris le plus de poids, soit plus de 11 kilos, avaient un risque accru de 55 % d’avoir un bébé mort-né. Chez ces mêmes femmes, le risque que le bébé meure avant un an était pour sa part accru de 29 %.Une femme sur 5 prend trop de poids entre deux grossessesL’augmentation du risque était proportionnelle à la prise de poids chez les femmes qui avaient un poids normal pendant la première grossesse, selon l’étude dirigée par le Pr Sven Cnattingius de l’Institut Karolinska à Stockholm.“Environ un cinquième des femmes dans notre étude ont pris suffisamment de poids entre leurs deux grossesses pour accroître leur risque de mettre au monde un enfant mort-né de 30 à 50 % et d’avoir un bébé décédé au cours de sa première année de l’ordre de 27 à 60 %“, indique le Pr Cnattingius.Il précise avoir tenu compte des autres facteurs de risque comme le

tabagisme,

l’âge maternel ou le niveau éducatif.La perte de poids chez les femmes de corpulence normale est aussi dangereuse pour le bébéMais si le risque peut paraître élevé au premier abord, il reste très faible dans l’absolu : en Suède par exemple le nombre d’enfants mort-nés est de l’ordre de 2 pour 1 000 naissances, un chiffre qui passe à 3 lorsque le risque est augmenté de 50 %.Peu fréquents dans tous les pays développés, les décès pendant la grossesse ou avant l’âge d’un an sont généralement provoqués par des

malformations congénitales, des asphyxies à la naissance, des infections ou des

syndromes de mort subite.A contrario, une perte de poids de l’ordre de 6 kilos chez des femmes en

surpoids entre leurs deux grossesses s’est traduite par une réduction de 50 % de la mortalité néo-natale. Néanmoins, remarquent les auteurs, une perte de poids équivalente chez des femmes de poids normal au départ est associée à un risque accru de décès chez leurs bébés de 57 %.Maintenir un “poids santé“ pendant la grossesseLes résultats de l’étude sont publiés alors qu’un nombre croissant de femmes à travers le monde sont atteintes d’obésité ou de surpoids.“Plus de la moitié des femmes aux Etats-Unis et une femme sur trois en Suède sont en surpoids ou obèses au début de leur grossesse“, souligne l’épidémiologiste américain Eduardo Villamor, co-auteur de l’étude qui insiste sur la nécessité d’informer les femmes sur le maintien d’un “

poids-santé“ pendant la grossesse ou de perdre du poids, si nécessaire, avant une grossesse.Reste à déterminer comment cette prise de poids peut nuire au fœtus ou au nouveau-néPlusieurs experts indépendants ont salué les résultats de l’étude même si les mécanismes par lesquels la prise de poids peut agir sur la mortalité infantile restent encore méconnus. “La question évidente est comment une accumulation de graisses entre les grossesses peut nuire au fœtus ou au nouveau-né“ se demande le Pr Andrew Whitelaw, professeur de médecine néo-natale à Bristol, qui estime que de nouvelles études seront nécessaires pour étudier plus précisément les causes des décès.AFP/RelaxnewsSource : Weight change between successive pregnancies and risks of stillbirth and infant mortality: a nationwide cohort study, Pr Sven Cnattingius, décembre 2015, The Lancet (

abstract disponible en ligne)