Grande corne de l'Afrique : 129 000 personnes risquent de mourir de faim, alerte l'OMS

Le chiffre est terrifiant. Quelque 129 000 personnes ont atteint le niveau maximal d’insécurité alimentaire dans la région de la Grande Corne de l’Afrique, en proie depuis plusieurs années à une terrible sécheresse, a alerté, vendredi 10 mars, l’Organisation mondiale de la santé (OMS). “Quand je parle de la Grande Corne de l’Afrique, je fais référence à Djibouti, à l’Ethiopie, au Kenya, à la Somalie, au Soudan du Sud, au Soudan et à l’Ouganda”, a expliqué une responsable de l’OMS dans la région, Liesbeth Aelbrecht, en visioconférence depuis Nairobi (Kenya).

Dans cette région, a-t-elle dit, “nous observons une recrudescence des épidémies [rougeole, dengue, choléra, paludisme] et le nombre le plus élevé d’enfants souffrant de malnutrition depuis des années, avec des millions de personnes touchées, le tout dans un contexte de détérioration des perspectives en matière d’insécurité alimentaire”. Selon l’OMS, 48 millions de personnes sont confrontées à un niveau d’insécurité alimentaire critique dans la région.

Des conditions pires que la sécheresse de 2011

Parmi ces 48 millions de personnes, 6 millions sont en situation d’insécurité alimentaire d’“urgence” (phase 4 du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, Integrated Phase Classification, IPC en anglais) et 129 000 en situation de “catastrophe” (phase 5), le niveau maximal. Sur ces 129 000, 33 000 sont au Soudan du Sud et 96 000 en Somalie, selon Liesbeth Aelbrecht. Les personnes en situation de phase 5 “regardent la mort en face”, a assuré l’OMS.

Selon le Centre de prévisions et d’applications climatiques (ICPAC) de l’Igad, un groupement de pays de l’Est africain, les conditions actuelles sont pires que celles d’avant la sécheresse de 2011, qui avait entraîné la famine et la mort de milliers de personnes. Cette région est l’une des plus vulnérables au changement climatique, avec des crises de plus en plus fréquentes et intenses.

Les cinq saisons des pluies avortées consécutives ont jusqu’ici provoqué la mort de millions de têtes de bétail, la destruction de récoltes, et poussé des millions de personnes à quitter leurs régions pour trouver de l’eau et de la nourriture ailleurs.

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