Le 15e sommet des Brics, les cinq économies émergentes que sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, débute mardi 22 août à Johannesburg en Afrique du Sud. Cette réunion, qui se tient jusqu’au jeudi 24 août, sera suivie de près par l’Occident qui redoute une alliance qui pourrait remettre en cause l’ordre mondial.
>> Afrique du Sud : un sommet des Brics sans Vladimir Poutine, mais avec d’autres pays qui toquent à la porte
La Russie à la manœuvre
Ce sommet se tient sans Vladimir Poutine parce que le président russe est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI, la Cour Pénale Internationale, pour crime de guerre en Ukraine. Il a donc dû renoncer à ce déplacement. Malgré tout, il participera à ce sommet, mais en visioconférence et sera représenté sur place par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Au total, hormis les cinq membres des Brics, une soixantaine de pays ont été invités, dont de nombreux pays africains : tous ou presque ont l’intention d’y participer. En revanche, Emmanuel Macron n’a pas été convié. Le président français avait émis le souhait d’y participer, mais il s’est heurté au refus du pays-hôte, l’Afrique du Sud, alliée de la Russie.
À noter, également, que les cartons d’invitation sont chers : de nombreux pays ont demandé leur adhésion au Brics. S’il y a sans surprise des pays comme l’Iran ou l’Algérie, plus surprenant, l’Arabie Saoudite et l’Egypte, alliées historiques des Etats-Unis au Moyen-Orient, ont également formulé une demande en bonne et due forme.
Une monnaie commune pour les Brics ?
Parmi les principaux dossiers étudiés lors de ce sommet des Brics, il y a l’idée de créer une nouvelle monnaie commune pour, à terme, détrôner le dollar. Mettre fin à l’hégémonie du billet vert, cette perspective séduit les Brics, car le dollar est vu par ces économies émergentes comme une arme de guerre au profit des Etats-Unis et de l’Occident, notamment depuis les sanctions prises contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine.
L’objectif est de s’affranchir du dollar pour priver l’Amérique de l’un de ses principaux leviers d’influence géopolitique. Pourtant, si la devise américaine est en recul dans les échanges internationaux, elle représente pas moins de 58 % des réserves de changes mondiales, difficile donc de s’en passer à court terme.
>> Économie : pourquoi l’idée d’une monnaie unique entre la Russie, la Chine et le Brésil se fait-elle de plus en concrète ?
Click Here: Joshua Kimmich jersey sale
Quant à la création par les Brics d’une monnaie unique à l’instar de l’euro, cela demanderait une harmonisation de systèmes monétaires très différents. Cela est illusoire à ce stade, affirment les économistes.
Ce qui se dessine plutôt, c’est l’augmentation des échanges en monnaies locales. Plusieurs pays ont déjà franchi le pas comme les Émirats arabes unis qui ont accepté que l’Inde paie ses achats de pétrole en roupie au détriment du dollar.