Adapté d’une histoire vraie, Des hommes sans loi raconte l’histoire de trois frères qui fabriquent de l’alcool de contrebande dans l’Amérique de la prohibition, en 1931. Porté par un casting exceptionnel, dominé par un formidable Tom Hardy, ce film de gangster est une véritable réussite.
Toutes les raisons sont bonnes d’aller voir Des hommes sans loi. Réalisé par John Hillcoat (à qui l’on doit La route), le musicien Nick Cave en a signé le scénario en s’appuyant sur le roman de Matt Bondurant, Pour quelques gouttes d’alcool. L’auteur y raconte l’histoire vraie de ses trois grands-oncles Forrest, Howard et Jack, fabricants et revendeurs d’alcool de contrebande dans le comté de Franklin, en Virginie, alors que les Etats-Unis vivent en pleine prohibition. Les trois frangins, qui se disent immortels, vont tomber sur un os, un policier sadique qui usent des méthodes les plus extrêmes pour éradiquer le trafic d’alcool dans la région.
Avec une histoire âpre, violente, mais pas dénuée de romantisme, Des hommes sans loi offre une belle reconstitution de cette célèbre époque aux Etats-Unis. La prohibition a déjà inspiré de nombreux films, mais celui-ci se rapproche davantage du western avec son code d’honneur, ses bagarres au pistolet, ses gueules patibulaires et son décor d’Amérique profonde.
Des hommes sans loi met en scène des personnages forts. A commencer par Forrest Bondurant, le chef de la fratrie, celui qui décide pour les autres et les protège. Son physique impressionnant et intimidant est parfois suffisant pour obtenir gain de cause, mais il n’hésite pas à faire le coup de poing pour décider les plus récalcitrants. Howard est l’aîné et le plus effacé. Alcoolique et bagarreur, il est de tous les coups. Jack, enfin, le benjamin. Par amour, il développe d’autres ambitions pour la petite affaire familiale, ce qui ne va pas aller sans heurts. La fratrie accueille dans son giron la belle Maggie, au passé trouble et qui cherche à démarrer une nouvelle vie. Face à eux, les Bondurant croisent donc une galerie de personnages hauts en couleur, à commencer par Charlie Rakes, policier sans foi ni loi qui a juré leur perte, et Floyd Banner, un chef de gang violent et sans scrupule.
Mais surtout, Des hommes sans loi offre un casting exceptionnel. Tom Hardy y est magistral dans le rôle de Forrest. L’acteur d’Inception et de Bane, l’ennemi de Batman dans The Dark Knight Rises, confirme qu’il est l’une des valeurs sûres d’Hollywood. Sa présence crève l’écran et sa voix envoûte. Face à lui, Shia LaBeouf,un autre acteur sur lequel il faut désormais compter, joue le jeune et impulsif Jack. Il met parfaitement son énergie et sa fougue au service de ce personnage clé de l’histoire. Gary Pearce, dans le rôle du flic sadique, est lui aussi magistral. Un vrai rôle de méchant qui devrait rejoindre la galerie déjà bien fournie des gueules les plus terrifiantes du cinéma américain. Et face à ce déferlement de testostérone, Jessica Chastain, sublime en rousse mystérieuse, apporte une touche de féminité et de douceur salutaires dans ce monde violent. Gary Oldman, toujours impeccable, est malheureusement relégué au rang de troisième rôle. Quant à la jeune Mia Wasikowska, elle se révèle trop fade et effacée pour tirer son épingle du jeu. Quelques défauts qui n’empêchent pas de faire Des hommes sans loi un film à consommer sans modération.