MyndBlue, une start up installée dans les locaux de l’incubateur de l’école Polytechnique, a mis au point un bracelet connecté permettant de diagnostiquer les signes avant-coureurs de la dépression. Dès le mois de février, ce dispositif sera expérimenté à l’hôpital Saint-Antoine de Paris.
En France, 20 à 30 % de la population souffre de dépression…
La dépression : un mal fréquent, difficile à diagnostiquer Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 350 millions de personnes souffrent de
dépression dans le monde. En France, on estime que 20 à 30 % de la population est touchée par cette maladie. Et le diagnostic est souvent compliqué à dresser. “Le diagnostic de la dépression est très difficile à établir et, en moyenne, les premiers soins sont apportés cinq ans après les premiers symptômes de vulnérabilité psychique“, indique Denis Fompeyrine, docteur en psychologie clinique.Pour remédier à ce problème, il décide de créer un dispositif électronique dans le domaine de la santé mentale, avec Bassaler-Merpillat, ingénieur diplômé de l’Ensta-ParisTech. Tous deux mettent alors au point Myndblue, un bracelet connecté visant à aider les médecins à diagnostiquer plus rapidement la dépression chez leurs patients.Eviter les risques de rechute
“Cet objet recueille toutes les données correspondant au modèle clinique de la maladie“, explique Denis Fompeyrine. En effet, le bracelet, qui est équipé de capteurs, enregistre le rythme cardiaque, la tension artérielle, la température du corps ou encore certains comportements du patient. Un algorithme permet ensuite d’interpréter ces données. “Nous utilisons l’intelligence artificielle et plus particulièrement l’apprentissage automatique pour analyser et identifier les marqueurs indiquant potentiellement des symptômes de la dépression“, ajoute le co-créateur de Myndblue. Grâce à la technologie mise au point par les deux fondateurs, les médecins recevront directement sur leur Smartphone ou leur ordinateur, “des alertes pouvant indiquer des signes avant-coureurs de la dépression chez les patients“, précise Denis Fompeyrine.
L’objectif de ce bracelet est principalement de prévenir la rechute de la maladie, qui se déclare dans près de la moitié des cas. “Nous nous adressons aux patients qui sortent de l’hôpital ainsi qu’aux professions à risque telles que la sécurité civile et les forces armées“. Dès le mois de février, ce dispositif sera expérimenté à l’hôpital Saint-Antoine.Un bracelet connecté pour limiter la consommation d’antidépresseurs ?Si ce bracelet est, dans un premier temps, testé en milieu hospitalier, les deux fondateurs espèrent équiper la médecine de ville par la suite. De quoi permettre une meilleure prise en charge des patients. Aujourd’hui, 5 millions de Français consomment, chaque année, des
antidépresseurs. Ces médicaments sont dans la grande majorité des cas prescrits par les médecins généralistes. Avec Myndblue, le nombre de consommateurs d’antidépresseurs pourrait donc diminuer.Afin de perfectionner leur bracelet connecté, et d’équiper les professionnels à plus grande échelle, les deux fondateurs cherchent à s’entourer des meilleurs experts. “Nous devons faire vite car les demandes affluent. Depuis les attentats de novembre et avec ses répercussions psychologiques sur la population, les demandes immédiates ont été multipliées par dix et par cent pour les besoins à court-terme“, précisent-ils.Elodie-Elsy MoreauSource : Ecole polytechnique, Université Paris-Saclay, Une start-up incubée à l’X crée un bracelet pour détecter la dépression, (
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