Cancer : la coordination des soins et l’information sont à améliorer

Selon une étude Viavoice réalisée en 2015 pour l’Institut Curie, la coordination de soins ville-hôpital des personnes atteintes d’un cancer laisse à désirer tandis que le public, mais aussi les médecins généralistes, souhaitent être mieux informés.

Le public mais aussi les médecins généralistes souhaitent une meilleure information sur le cancer.

Cette enquête, réalisée en 2015, a été conduite par téléphone et en ligne auprès de 1001 personnes âgées de 18 ans et plus représentatives de la population française, de 200 médecins généralistes et de 25 médecins spécialistes de l’Institut Curie. L’objectif était d’explorer deux sujets majeurs concernant les personnes atteintes d’un

cancer : la coordination des soins ville-hôpital et l’information donnée aux patients. “Il s’agit en fait d’un observatoire qui est reconduit une fois par an depuis trois ans pour analyser, année après année, la perception des français sur le cancer, avec une vision croisée avec les médecins généralistes et spécialistes“ explique le Pr Thierry Philip, Président de l’Institut Curie.Coordination des soins : besoin d’une complémentarité renforcéeEn ce qui concerne la coordination des soins entre les médecins spécialistes et les généralistes, les résultats de cette enquête montrent que les médecins généralistes, de plus en plus impliqués dans la gestion au long cours des cancers, sont confrontés à des difficultés de plusieurs ordres. Ainsi, 41 % souhaiteraient davantage d’interactions avec les médecins hospitaliers.Plus globalement, 3 médecins généralistes sur 10 estiment ne pas avoir les éléments suffisants pour assurer le suivi des patients et 26 % réclament un renforcement de la formation médicale continue en cancérologie.Par ailleurs, si médecins de ville et médecins hospitaliers s’estiment complémentaires, leurs priorités ne sont pas forcément les mêmes, comme le montre l’étude en ce qui concerne la prise en charge des

effets secondaires des traitements anti-cancéreux : pour 54 % des hospitaliers cette mission revient aux médecins de ville alors que ces derniers ne sont que 32 % à être d’accord.Face à ces constats, le Pr Thierry Philip a déclaré : “La coordination entre la médecine de ville et hôpital est devenue un sujet majeur“, alors que le traitement du cancer “a beaucoup évolué ces dernières années, avec une part de plus en plus importante accordée aux actes réalisés en ambulatoire“. Et de souligner qu’il “existe clairement un besoin fort de complémentarité ville-hôpital“.Un  point commun cependant : généralistes et hospitaliers sont très majoritairement d’accord pour dire que l’essentiel du rôle des premiers est de soutenir les patients.Le public mais aussi les médecins réclament plus d’informationS’agissant de l’information, une grande majorité du grand public (93 %) reste pour sa part très friand d’explications pédagogiques tandis que 84 % souhaitent pouvoir relire ou écouter de nouveau ce qui a été dit lors d’une consultation.Par ailleurs,  plus d’un tiers (33 %) du grand public réclame davantage d’informations sur la prévention et la récidive ainsi que de meilleures explications sur les traitements (21 %).Sur ce point, le Pr Thierry Philip a expliqué que c’est la raison pour laquelle l’Institut Curie a mis au point l’application mycurie.fr. Actuellement en phase de test auprès de patients volontaires, l’application sera déployée auprès des adolescents à l’automne 2015 puis, progressivement mis à disposition de tous les patients courant 2016. Cet outil a comme objectif de délivrer une information complète et individualisée : chaque patient aura accès à la liste des médecins intervenant dans son parcours, pourra les joindre directement, consulter ses rendez-vous mais aussi aura accès à ses examens et ses traitements, avec des conseils spécifiques adaptés.Selon le Dr Alain Livartowski, Directeur associé de l’institut Vivavoice, “le temps du patient actif est révolu. Aujourd’hui, le patient acteur de sa santé constitue une révolution mais pour qu’elle soit menée à bien, une information de qualité est nécessaire“.Enfin, pour leur part,  40% des médecins généralistes réclament également un approfondissement des informations sur les prescriptions faites aux patients par les spécialistes.Environ 350.000 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chaque année en France : 150.000 chez la femme (dont un tiers sont des

cancers du sein) et 200.000 chez l’homme (dont 53.000 sont des

cancers de la prostate), selon les derniers chiffres de l’Institut national du cancer (Inca).Dr Jesus Cardenas avec AFP/RelaxnewsSource : Conférence de presse du 10 septembre 2015 à l’Institut Curie. Observatoire cancer Institut Curie Vivavoice 2015.