A voir au cinéma : Night Swim… 2 maîtres de l’horreur réunis pour un film sur une piscine démoniaque

Le film d'horreur "Night Swim" sort ce mercredi dans nos salles obscures, de quoi démarrer l'année avec une bonne dose d'adrénaline.

Amateurs de bain de minuit ? Vous feriez-vous de vous méfiez ! Après Saw, Insidious, Conjuring et les productions M3GAN, Mortal Kombat, James Wan revient avec Night Swim. Le réalisateur et producteur fait ici équipe avec l’autre producteur iconique de l’horreur moderne : Jason Blum. Les deux hommes ont en effet fusionné leurs sociétés Blumhouse Productions et Atomic Monster, et vont désormais travailler ensemble. Night Swim est leur seconde collaboration après M3GAN.

Ecrit et mis en scène par Bryce McGuire, Night Swim est l’adaptation en long du court métrage de 2014 du réalisateur. Ce thriller surnaturel voit Ray Waller, (Wyatt Russell), un ancien joueur de baseball professionnel ayant dû abandonner sa carrière en raison d’une maladie dégénérative, emménager dans une nouvelle maison, avec sa famille : sa femme Eve (Kerry Condon), leur fille Izzy (Amélie Hoeferle) et leur plus jeune fils (Gavin Warren). Toute la famille espère bien profiter de la piscine de leur nouvelle demeure. Mais cette maison cache un lourd passé et ils vont sans le vouloir réveiller une force malveillante qui va tous les précipiter aux tréfonds de l’horreur absolue.

Night Swim

Sortie :

3 janvier 2024

|
1h 38min

De
Bryce McGuire

Avec
Wyatt Russell,
Kerry Condon,
Amélie Hoeferle

Spectateurs
2,7

Séances (260)

Terrifier avec des objets / lieux de la vie courante

Le cinéaste s’empare ici de l’un des loisirs favoris des habitants des banlieues pavillonnaires américaines pour le détourner et effrayer. Bryce McGuire explique d’ailleurs dans le dossier de presse que l’idée de ce film est né de son aquaphobie.

“Impossible pour moi de faire abstraction de l’eau. J’ai grandi en Floride, une terre entourée de tous côtés par la mer, dans un climat difficile à supporter si on ne se baigne pas, et en ayant conscience de l’existence des noyades, des ouragans, des accidents de bateau, des attaques de requin. Dans ce contexte, on en vient vite à craindre et à respecter l’élément aqueux.”

Il ajoute : “La piscine est synonyme de statut social, de distraction, d’amusement. Elle est attirante et sexy, et c’est ce qui la rend si dangereuse. Avec ses couleurs vives, son eau turquoise, elle nous appelle comme une sirène. Mais une fois dans l’eau, quand les lumières s’éteignent, elle semble tout à coup abyssale. J’aime aussi convoquer des souvenirs d’enfance communs, comme ceux d’aller toucher le drain du fond, de repêcher les insectes morts à la surface, de se faire aspirer la jambe dans le tuyau de nettoyage, de jouer à Marco Polo, pour les transformer en moments de terreur.”

Et la terreur, il connaît puisque le cinéaste a été bercé par les films d’horreur et les romans de Stephen King. Des histoires qui l’ont d’ailleurs beaucoup influencé pour Night Swim, notamment l’idée de détourner des objets du quotidien pour les rendre effrayants. Il confie : “Un objet inanimé ou un lieu qui devient une source de mystère et d’angoisse, et le berceau de nos désirs les plus secrets, c’est une idée qui est restée gravée dans mon imaginaire. C’est toujours les choses qui semblent les plus attirantes qui ont la capacité de nous faire le plus de mal.”

Mais l’idée du film lui est aussi venue d’un souvenir d’enfance. “J’ai vu Les Dents de la mer quand j’avais 10 ans. À l’époque, on avait une piscine et je me souviens qu’un soir, mon petit frère a éteint les lumières alors que je me baignais. Je savais bien que la piscine ne faisait que 3 mètres sur 6 mais j’étais convaincu que quelque chose d’horrible montait vers moi de ses profondeurs.” ajoute-t-il.

Adapté d’un court métrage qui a fait le buzz

Des peurs enfantines qui ont donné naissance en 2014 au court métrage Night Swim, adapté aujourd’hui en long. Écrit et réalisé par Bryce McGuire et son ami proche Rod Blackhurst il y a 10 ans, le film avait été tourné dans le jardin de la musicienne Michelle Branch. Megalyn Echikunwoke (Almost Family) tenait le rôle de la jeune femme qui disparait dans sa piscine au cours d’une baignade nocturne.

Le court métrage a fait le buzz sur YouTube et a lancé la carrière de Bryce McGuire. Parmi ses admirateurs se trouvait le vice-président d’Atomic Monster, Judson Scott, qui avait officié comme producteur délégué du court métrage, et qui l’a alors montré à son patron James Wan. “En voyant Night Swim, la maîtrise cinématographique de Bryce ne faisait aucun doute. L’histoire était mystérieuse et suggestive, et Bryce a parfaitement su la rendre plus complexe et plus effrayante encore, tout en lui apportant une forte résonnance émotionnelle.” commente le producteur toujours à l’affût de jeunes nouveaux talents.

Tourné en décors naturels

Trouver le bon endroit pour tourner le long métrage n’a pas été chose aisée. Dans l’idéal, Bryce McGuire souhaitait faire construire la piscine sur un plateau à Hollywood, mais l’hiver pluvieux de 2022-2023 a disqualifié cette option.

Ainsi l’équipe a débuté de longs repérages en Californie du Sud : “On a écrémé tous les quartiers de Los Angeles pour une maison avec piscine. Il nous fallait une piscine imposante avec un grand jardin autour. Quand l’un des personnages était seul dans l’eau, je voulais donner l’impression qu’il s’agissait d’une île entourée de ténèbres. Je voulais également de grands arbres, qui ne soient pas des palmiers, ce qui n’est pas facile à trouver à Los Angeles, pour donner l’impression que l’histoire aurait pu se passer n’importe où aux États-Unis.

On a essayé de combiner plusieurs lieux : la façade d’une maison avec le jardin d’une autre et la piscine d’une troisième, mais c’est vite devenu un cauchemar en termes de planning et de logistique”, confie le réalisateur, qui a finalement trouvé son bonheur à Altadena, une localité à forte mixité ethnique, située dans les hauteurs de Pasadena, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Los Angeles. La maison répondait à tous nos critères : la propriété était entourée de grands chênes touffus qui donnaient l’impression d’une gueule immense prête à vous avaler. La piscine faisait plus de 2,75 m de profondeur et 13 m de long, avec un plongeoir et un dessin intéressant.”

Certaines scènes, qui demandaient plus de profondeur, ont été tournées dans une piscine olympique profonde de 4 mètres, à Chatsworth en Californie.

Pour les premières scènes durant lesquelles les Waller découvrent la piscine abandonnée, remplie de feuilles mortes et de mousse, dans laquelle Ray tombe malencontreusement, la cheffe décoratrice Hillary Gurtler et son équipe ont tiré de grandes impressions vinyle dont ils ont tapissé le fond. Le but ? Donner l’illusion que l’eau était sale sans risquer de détériorer la piscine, mais aussi pour éviter à Wyatt Russell le désagrément d’avoir à se débattre dans de la vase.

Néanmoins certains plans ont nécessité des images de synthèse mais la majorité du film a été tourné “wet for wet” (Comme Avatar : La Voie de l’eau et The Deep House), c’est à dire dans l’eau, contrairement à la technique du “dry for wet” (comme La petite sirène et Aquaman) qui utilise de la fumée, des filtres de couleur, des effets de lumière, des ventilateurs et/ou des ralentis pour donner l’impression d’être sous l’eau. La piscine avait donc une place centrale dans l’histoire et sur le tournage.

Night Swim est à voir au cinéma.

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