Alzheimer : des médicaments courants augmenteraient le risque de démence

Des médicaments courants dont certains sont en vente libre pourraient augmenter le risque de démence, y compris Alzheimer. Selon les chercheurs américains, ce sur-risque concerneles personnes âgées qui prennent des anticholigerniques à des doses élevées ou pendant des périodes prolongées. Cette classe de médicaments concerne aussi bien des antihistaminiques (contre le rhume des foins) que des antidépresseurs ou des médicaments contre l’incontinence urinaire.

La prise prolongée ou à doses importantes d'anticholinergiques augmente le risque de démence.

Anticholinergiques : de nombreux médicaments concernésLes résultats d’une étude qui vient d’être publiée dans la prestigieuse revue Journal of the American Medical Association, Internal Medicine montrent pour la première fois que les médicaments contenant des

anticholinergiques, une substance qui bloque l’

acétylcholine, un médiateur chimique qui facilite la communication entre les neurones, augmente le risque de démence.Cet effet anticholinergique est utilisé dans de nombreux médicaments sur prescription mais aussi d’utilisation courante et vendus sans ordonnance : antidépresseurs tricycliques, antihistaminiques de première génération pour traiter les allergies, les

antihistaminiques-anticholinergiques ou encore des médicaments dits antimuscariniques utilisés contre l’

incontinence urinaire.Les effets secondaires des anticholinergiques sont bien connus et multiples comme la sécheresse buccale, des troubles de la mémoire ou des altérations de l’activité musculaire.Un risque dépendant de la dose et de la durée du traitementCette étude a été conduite auprès de 3434 patients âgés de 65 ans et plus qui ne présentaient aucun signe de

démence à l’inclusion. Tous les patients ont été vus tous les 2 ans pendant une période moyenne de suivi de 7,3 ans.Après cette période de suivi, les auteurs précisent que 797 de ces personnes, soit 23 %, ont développé une démence dont une grande majorité de type

Alzheimer (79,9 % des démences). Or, les personnes ayant développé une forme de démence avaient pris des médicaments anticholinergiques à des doses importantes, quotidiennement pendant une période de trois ans ou plus.Cette étude établit ainsi pour la première fois un lien entre la prise prolongée ou à des doses importantes d’anticholinergiques et la survenue d’une démence. L’étude a également déterminé que les personnes prenant par exemple au moins 10 mg/jour de

doxépine (un antidépresseur), 4 mg/jour du somnifère

diphénhydramine ou 5 mg/jour d’oxybutynine

oxybutynine contre l’incontinence urinaire pendant plus de 3 ans, avaient un risque nettement plus élevé de souffrir de démence.Prévenir les patients âgées mais aussi les médecinsLe Dr Shelly Gray, de l’Université de Washington à Seattle et auteur principal de cette étude souligne que “les adultes âgés devraient savoir qu’un grand nombre de médicaments, dont certains sont vendus sans ordonnance, ont de puissants effets anticholinergiques“. Et d’ajouter : “Les médecins traitants devraient régulièrement vérifier les médicaments pris par leurs patients, y compris ceux vendus sans ordonnance, pour voir comment les remplacer tout au moins en partie par des traitements sans anticholinergiques“.Lorsqu’il n’y a pas de choix de traitement de remplacement sans anticholinergique, le Dr Gray recommande aux médecins de prescrire la dose la plus faible possible et de surveiller le patient régulièrement.Avec AFP/RelaxnewsSource : Shelly L Gray et al. Cumulative use of strong anticholinergics and incident dementia. JAMA Intern Med. Published online January 26, 2015. Doi: 10.1001/jamainternmed.2014.7663 (

résumé disponible en ligne).Click Here: Golf special