Selon une étude de la Fondation Médéric Alzheimer, les coûts médicaux et paramédicaux de la prise en charge des plus de 850.000 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer en France, s’élèvent à quelque 5,3 milliards d’euros par an.
En France, 63 % des personnes atteintes d'Alzheimer vivent à leur domicile ou équivalent.
Ces coûts correspondent à l’établissement du diagnostic, aux soins des malades à leur domicile, à leur prise en charge en établissements de santé, précise cette étude publiée à l’occasion de la Journée mondiale de la
maladie d’Alzheimer, qui aura lieu le 21 septembre.Le rapport de l’étude précise que le coût unitaire du diagnostic en parcours hospitalier est de 1.394 euros par personne et celui établi en ville de 796 euros. Si le premier est plus onéreux, il permet d’établir le diagnostic en une seule journée et de réaliser tous les examens sur place.L’hospitalisation est le poste le plus importantL’hospitalisation en médecine et en chirurgie représente 53 % de ces 5,3 milliards d’euros. Mais l’étude précise que le poste le plus lourd est représenté par l’hospitalisation “traditionnelle“, c’est-à-dire aux complications que la maladie d’Alzheimer génère génère (chutes, troubles du comportement, malnutrition, dépression…). Ce coût n’inclut pas la prise en charge directe de la maladie en hôpital.Viennent ensuite les soins paramédicaux libéraux en ville (infirmiers, orthophonistes, ergothérapeutes, psychologues, kinésithérapeutes) qui représentent 2 7 % des dépenses, les médicaments anti-Alzheimer qui ne sont pas curatifs, 13 % suivis de l’établissement du diagnostic en libéral et en hospitalier qui comptent pour 6 %.De l’aide informelle aux coûts médico-sociauxS’agissant de l’aide informelle prodiguée par l’entourage du malade, elle est estimée à 14 milliards d’euros par an en moyenne et comprend les soins d’hygiène corporelle, l’aide à l’habillage, à la marche, au ménage, la gestion du budget…Si on additionne coûts médicaux et paramédicaux du secteur sanitaire et aide informelle, on obtient donc un montant de 19,3 milliards d’euros par an, résume l’étude.Il faudrait y ajouter les coûts du secteur médico-social, bien supérieurs aux 9 milliards d’euros estimés en 2004 par l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé car de nouveaux dispositifs ont été mis en place suite aux différents plans Alzheimer, souligne la Fondation.La majorité des patients vivent chez eux ou en résidenceEn France, 37 % des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou apparentée résident en institution (294 000 en EHPAD et 21 000 en unité de soins de longue durée), tandis que 63 % vivent à leur domicile ou équivalent (résidences services) soit 535 500 personnes.Sur les 8 000 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes qui comptent 600 000 places, 3 000 sont dotés d’hébergements spécifiques pour les personnes présentant des troubles cognitifs. On compte environ 52 000 places dans les unités spécifiques Alzheimer et 2 500 dans les unités d’hébergement renforcé.En outre, 134 établissements sont entièrement dédiés à la prise en charge d’Alzheimer, soit 7 000 places. Parmi eux, 81 % appartiennent au secteur privé contre 52 % pour les autres établissements.Controverse sur le nombre des cas dans les années à venirLe nombre des cas de maladie d’Alzheimer est difficile à évaluer avec précision et les prévisions sur l’évolution du nombre des cas dans les années à venir est sujet de controverse. Ainsi, en 2014 en France, le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) annonçait une très forte hausse de cas de
maladie d’Alzheimer,(1,40 millions en 2030). Cependant, ces prévisions sont à nuancer. En effet,
une étude publiée en août 2015 dans la revue The Lancet conduite sur deux périodes différentes montre que le nombre des cas de maladie d’Alzheimer tend à se stabiliser, voire à diminuer dans les pays européens occidentaux grâce à l’amélioration des conditions de vie, de l’éducation ainsi qu’à des programmes plus efficaces pour prévenir les facteurs de risque. Pour l’Association France Alzheimer,
des études épidémiologiques complémentaires sont nécessaires.Enfin, l’étude de la Fondation Médéric Alzheimer rappelle que “les conséquences de cette maladie sur la personne elle-même comme pour ses proches, sont multiples (familiales, médicales, sociales, économiques, juridiques, éthiques…) et nécessite une prise en charge et un accompagnement global et pluridisciplinaires coordonnés“.avec AFP/RelaxnewsSource :
Etudes de la Fondation Médéric Alzheimer