Sauf pour certains mammifères, avoir un volume cérébral important n’est pas forcément un gage d’intelligence. Selon une étude publiée mercredi dans Proceedings de la Royal Society britannique, cette particularité exposerait même à un risque d’extinctionpour la majorité des espèces .
Un cerveau de gros volume exposerai au risque d'extinction d'une espèce.
Une idée reçue circule: un gros
cerveau est un atout, un générateur d’intelligence, de grandes capacités cognitives, de capacités supérieures dans le traitement de l’information. Ces suppositions sont toutes relatives. Certains animaux dotés d’un maxi cerveau ne sont pas connus pour être plus intelligents, par exemple, le cachalot et son encéphale de neuf kilos.La taille du cerveau n’est pas liée au QISelon une étude récente, l’intelligence humaine est moins liée à la taille du cerveau qu’à la façon dont celui-ci est structuré. D’ailleurs les hommes, bien que présentant généralement un plus gros cerveau que les femmes, n’ont pas démontré de capacités cognitives plus avancées que celles-ci.Pour comparer ce qui est comparable, les scientifiques préfèrent étudier les coefficients d’encéphalisation (CE) qui mesurent la taille du cerveau par rapport au corps de l’individu. Et même comme ça, le coefficient d’encéphalisation ne semble pas un réel indicateur du
quotient intellectuel (QI).Une étude remontant dans le temps et les espècesEn étudiant de nombreuses espèces, Eric Abelson, du département des sciences biologiques de l’université de Stanford, Californie, aux États-Unis, va plus loin en avançant l’idée qu’un gros cerveau pourrait être un handicap.Le chercheur a calculé la taille du cerveau de 1 679 animaux de 160 espèces américaines différentes et de 629 espèces d’ailleurs dans le monde et a comparé le rapport coefficient d’encéphalisation/taille corporelle aux données de l’Union internationale pour la conservation de la nature, qui évalue le risque d’extinction de milliers d’espèces et de sous-espèces.Il a mis en évidence une corrélation entre l’importance du coefficient d’encéphalisation et la probabilité d’extinction. Un lien qui est encore plus fort chez les animaux de petite taille.Le cerveau, un gros consommateur métaboliqueLe chercheur explique cette hypothèse par le fait qu’entretenir un gros cerveau a un coût métabolique important. Il implique une plus forte consommation en énergie sans pour autant apporter une meilleure valeur adaptative, comme par exemple, courir face au danger ou à un prédateur.Pour Eric Abelson, les coûts d’un fort coefficient d’encéphalisation sont plus importants pour les petites espèces. En outre, selon l’étude, l’augmentation de la connaissance ne peut pas protéger la faune des dangers de l’environnement moderne.AFP/RelaxnewsSource : Abelson, E.S. Brain size is correlated with endangerment status in mammals. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences 2016 (
résumé disponible en ligne).