Woody Allen Vs Amazon : lourd revers judiciaire pour le cinéaste

Alors que le cinéaste attaquait en justice Amazon Studios pour rupture abusive de contrat, en lui réclamant pas moins de 68 millions $ de dommages et intérêts, un juge fédéral de New York vient de retoquer une large partie de sa plainte…

Le coup est rude pour Woody Allen. Dans un jugement de 17 pages rendu ce 31 juillet par un juge fédéral de New York, Denise Cote (et consultable ici), le cinéaste voit retoquer la moitié de son argumentaire dans la plainte qu’il a déposée en février dernier contre Amazon Studios pour rupture abusive de contrat. Pour rappel, Woody Allen accusait Amazon d’avoir mis fin à l’engagement qui liait les deux parties en juin 2018, et d’avoir refusé depuis de lui verser les 9 millions $ prévus pour le financement de son dernier film A Rainy Day in New York, déjà tourné. En conséquence de quoi Allen réclamait plus de 68 millions de dollars de dommages et intérêts.

Le rejet d’une large partie de sa plainte par la juge signifie que le cinéaste n’est essentiellement plus en mesure de poursuivre la firme sur les termes de l’accord liant les deux parties qui portaient sur plusieurs films. Il lui reste toutefois la possibilité de poursuivre son action en Justice, sur la base qu’Amazon a injustement cassé le contrat sur chaque projet, donc considéré de manière individuelle et non collective. Mais ca s’annonce compliqué pour lui, dans la mesure où il doit prouver que ca aurait été fait de manière intentionnelle… “La plainte n’est pas reçevable en ce qui concerne l’accord MAA [NDR : acronyme de “Multipicture Acquisition Agreement”, soit le contrat portant sur les mulitples projets / acquisitions entre Amazon et la société de production de Woody Allen, Gravier]” précise le jugement, rejetant l’argument que Woody Allen a été professionnellement lésé avec d’autres sociétés de productions par Amazon lors de la rupture du contrat en juin 2018.

Début avril dernier, les avocats d’Amazon Studios avait planché sur un contre argumentaire à la plainte de Allen, et campait sur ses positions. Dans sa ligne de défense, Amazon citait une interview que le cinéaste avait accordée au magazine Rolling Stone en octobre 2017, dans laquelle il déclarait que “le scandale Weinstein est très triste pour toutes les personnes impliquées. Mais il ne faut pas que ca conduise à un climat de chasse aux sorcières, dans lequel chaque homme qui ferait un clin d’oeil à une femme dans un bureau se retrouverait à devoir appeler son avocat pour se défendre. Ca, ca n’est pas bien non plus.” Un peu plus tard, Allen clarifia sa remarque, précisant que “Weinstein était un pauvre type malade”.

Pour Amazon, ce commentaire, entre autres déclarations controversées, était la preuve que Allen “a échoué à mesurer toute la gravité de la situation ou de ses implications concernant sa propre carrière”. Amazon avancait le fait que ces commentaires avaient engendré une cascade de réactions négatives qui n’ont pas permis à la firme de capitaliser sur leur accord de quatre films. “En conséquence, Amazon était en droit de mettre fin de manière prématurée au contrat avec Allen, et les plaignants ne reçevront pas les dédomagements attendus” avait écrit les avocats d’Amazon. Il faut croire que la juge fédéral de New York n’a pas été insensible à l’argumentaire du bataillon d’avocats de la société de Jeff Bezos, d’autant que le contrat liant Allen à Amazon ne contenait pas de clause morale. Une faille dans laquelle ils se sont logiquement engouffré.

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