Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, n’est pas très optimiste concernant l’état actuel de la vaccination. Mais elle ne désespère pas quant à l’avenir.
“Au rythme actuel, on n’y sera pas avant plusieurs années“, a déclaré Karine Lacombe sur BFMTV ce jeudi 4 février. Régulièrement invitée sur les plateaux de télévision, elle assure qu’il faut augmenter ce rythme si l’on souhaite sortir de cette crise sanitaire. Après avoir taclé Emmanuel Macron sur sa décision de ne pas reconfiner, Karine Lacombe montre quand même une certaine confiance pour la suite sur le sujet des vaccinations. “On est quand même assez confiants, a-t-elle expliqué, rappelant la complexité de la situation, qui se gère au niveau européen. Ça ne dépend pas forcément de nous, tous les négociateurs du gouvernement, c’est vraiment une situation européenne.“
Ce qui pourra tout faire basculer, c’est naturellement “l’arrivée de nouveaux vaccins qui auront l’autorisation de mise sur le marché“. Cheffe du service des maladies infectieuses à Saint-Antoine, Karine Lacombe espère donc que l’arrivée progressive de ces vaccins permettra d’augmenter cette cadence de vaccination. “On a pris du retard ces dernières semaines parce qu’on espérait avoir plus de doses de vaccins, a-t-elle expliqué sur la chaîne d’info. Beaucoup de Français devaient être vaccinés pour une première dose mais ces premières doses ont été annulées ou reportées.” Elle précise qu’on a, selon elle, la capacité en ressources humaines, de rattraper ce retard.
“On s’attend à ce que le mois de mars soit très dur”
Si elle montre des signes d’optimisme concernant l’évolution du nombre de vaccinations, Karine Lacombe s’est en revanche montrée très dure sur les choix de l’exécutif de ne pas favoriser un troisième confinement. “On craint que ce soit extrêmement dur, mars-avril, en particulier mars. On s’attend à ce que le mois de mars soit très dur“, avait-elle confié à Jean-Jacques Bourdin le 20 janvier dernier. C’est face au ras-le-bol de la population et au risque d’une déliquescence plus profonde de l’économie, qu’Emmanuel Macron a fait le choix de ne pas confiner une troisième fois les Français. Mais pour de nombreux praticiens, la situation n’en demeure pas moins préoccupante.“On est effarés, sidérés“, s’est désolée Karine Lacombe, auprès de L’Obs, au début de ce mois de février.
Crédits photos : VAN DER HASSELT/POOL/SIPA
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